Après 1938, elle devient une École Nationale Professionnelle de jeunes filles, et prend le nom de « Jules Uhry » en 1948 (d’où son surnom actuel : « la JU »).
En 1940 les Allemands prennent la ville de Creil, un point stratégique pour la guerre. Les élèves ayant évacué le lycée à cause des combats, l’armée de l’air allemande, la Luftwaffe, le réquisitionne et y installe le commandement de la base aérienne (une FliegerhorstKommandantur). De cette période troublée nous restent diverses traces :
la fresque réalisée en 1941 au fronton du bâtiment B à la demande de la dictature de l’Etan Français du maréchal Pétain, présentant 5 femmes (sur laquelle on peut reconnaître, de gauche a droite : sainte Catherine, patronne des métiers intellectuels, sainte Geneviève, patronne des métiers d’agentes, en position centrale la femme française porteuse des valeurs du régime de Vichy, puis sainte Blandine, patronne des métiers domestiques et enfin Blanche de Castille, symboles des vertus de la mère de famille française).
Dans les souterrains on trouve un ancien abri anti-aérien des nazis (Creil est bombardée à 53 reprises durant la guerre) dans lequel se trouve l’emblème de l’armée de l’air allemande : un aigle portant une croix gammée dans ses serres, mais aussi d’anciennes salles transformées après 1943 en cachots par la police secrète nazie (la Sipo-SD, confondue à tort avec la Gestapo). Ils y emprisonnent deux grands réseaux de résistants dans l’ancienne école. Les rumeurs ne sont pas infondées : il y a bien eu des morts dans les souterrains de notre lycée. Les survivants sont envoyés à Auschwitz en Pologne.