Petite histoire du lycée

Le lycée Jules Uhry est, entre 1927 et 1938, une École Pratique de Commerce et d’Industrie formant à différents métiers (couturières, lingères, employées, secrétaires, sténo-dactylographes : ce que reprennent les différentes sculptures des clés de voûtes de la salle Sarah-Louise Léon), elle est surnommée « l’école ménagère » par les Creillois.

Découvrez une partie de l’histoire du Lycée en suivant ce lien vidéo :

Après 1938, elle devient une École Nationale Professionnelle de jeunes filles, et prend le nom de « Jules Uhry » en 1948 (d’où son surnom actuel : « la JU »).
En 1940 les Allemands prennent la ville de Creil, un point stratégique pour la guerre. Les élèves ayant évacué le lycée à cause des combats, l’armée de l’air allemande, la Luftwaffe, le réquisitionne et y installe le commandement de la base aérienne (une FliegerhorstKommandantur). De cette période troublée nous restent diverses traces :
la fresque réalisée en 1941 au fronton du bâtiment B à la demande de la dictature de l’Etan Français du maréchal Pétain, présentant 5 femmes (sur laquelle on peut reconnaître, de gauche a droite : sainte Catherine, patronne des métiers intellectuels, sainte Geneviève, patronne des métiers d’agentes, en position centrale la femme française porteuse des valeurs du régime de Vichy, puis sainte Blandine, patronne des métiers domestiques et enfin Blanche de Castille, symboles des vertus de la mère de famille française).
Dans les souterrains on trouve un ancien abri anti-aérien des nazis (Creil est bombardée à 53 reprises durant la guerre) dans lequel se trouve l’emblème de l’armée de l’air allemande : un aigle portant une croix gammée dans ses serres, mais aussi d’anciennes salles transformées après 1943 en cachots par la police secrète nazie (la Sipo-SD, confondue à tort avec la Gestapo). Ils y emprisonnent deux grands réseaux de résistants dans l’ancienne école. Les rumeurs ne sont pas infondées : il y a bien eu des morts dans les souterrains de notre lycée. Les survivants sont envoyés à Auschwitz en Pologne.

D’autres traces plus émouvantes peuvent aussi être vues en parcourant le labyrinthe des sous sols, si l’on y prête attention : nous pouvons aussi voir, sur l’un des murs de l’ancienne laverie, la vieille image bien conservée d’une jeune femme. De nos jours nous ne savons toujours pas quelle est cette image (photo,calendrier…?) ainsi que des graffitis laissés par les FFI qui ont libéré le lycée en 1944 (pour la petite histoire, il faut savoir que les nazis voulaient le détruire lorsqu’ils ont quitté la ville, les résistants français durent leur envoyer un ultimatum menaçant pour qu’ils renoncent à leur projet) ou les initiales d’un soldat allemand datées de 1943.

Découvrez quelques photos des souterrains du lycée :